Savoir dire « non »

Au cabinet, je croise régulièrement des personnes qui ont perdu le réflexe de dire « non », en famille, au travail ou en société.

C’est pourtant un apprentissage qui nous vient de notre plus tendre enfance. Apprendre à dire « non » à ses parents, c’est une des premières étapes de l’affirmation de soi. Et les parents en profitent pour réapprendre, à leurs tours, à dire « non » régulièrement à leurs enfants. « non, tu ne mets pas tes doigts dans la prise de courant »

Au fil du temps, par peurs, par croyances et/ou pour faire plaisir, nous n’osons plus dire « non ». Des phrases comme « je ne veux pas entrer dans un conflit » ou « je ne veux pas passer pour un égoïste », « je ne veux pas blesser »,« et puis si je dis non, il va falloir que j’explique pourquoi je refuse », sont assez fréquentes. Alors, il est plus simple de ne pas perdre de temps à discuter et dire « oui » immédiatement…

Résultat, vous vous retrouvez dans des situations non désirées, et les autres pensent que vous le faîtes avec plaisir ! Vous vous retrouver à répondre à toutes les demandes de votre entourage, comme un automate, et ne prenez plus le temps de vous occuper de vous-même. A force, on ne sait plus très bien comment dire « non », on n’ose plus. Lorsqu’on répond toujours favorablement aux besoins et aux demandes de tout le monde, on se néglige et on s’oublie, on risque l’épuisement. Lorsqu’on veut plaire à tout le monde, tout le temps, on perd un temps précieux et on ne prend pas le temps d’avoir confiance en soi. Ne pas exprimer nos propres besoins, nos envies et nos désirs, nous fait perdre un peu de notre identité.

Pourtant, dire « non » est un des levier pour faire grandir notre estime de soi. C’est une des clefs de l’affirmation de soi. Et c’est très important par exemple lorsque nous avons à faire à des personnes toxiques. Ces personnes qui vous marchent sur les pieds, qui abusent de vous, qui vous manipulent et qui en partant vous laisse, entre autre, un arrière-goût de culpabilité. N’oubliez jamais que savoir dire « non » aux autres, c’est se laisser de la place pour se dire « oui » à soi.

Dire « non », c’est un apprentissage comme n’importe quel sport… d’abord douloureux car cela ira à l’encontre de vos croyances et de vos peurs. Et peut-être que les premières fois vous ne serez pas entendu et vous ferez machine arrière. Apprenez à vous connaître, savoir ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas. A quoi vous avez envie de dire « oui ». Ce qui est le plus important dans votre vie. Quels sont vos objectifs personnels et vous considérer comme une priorité et ce n’est pas égoïste que de le penser. N’oubliez jamais que nous n’avons qu’une seule vie à vivre ! Il faudra ensuite partager cela avec votre entourage et assumer que ça ne puisse pas plaire dans un premier temps, en vous laissant l’opportunité de changer d’avis. Sans avoir besoin de vous justifier !

Dans un premier temps, vous pouvez utiliser des expressions qui vous sont confortables « suis vraiment désolé mais c’est non, je ne peux pas » ou bien encore donner une réponse floue. Et puis au fur et à mesure vous allez apprendre à être plus affirmatif dans votre refus et je le répète sans pour autant vous justifier. D’abord parce que vous aurez l’impression de devoir vous excuser de ce dont vous avez réellement envie et puis vous risquez de vous perdre dans des explications et vous mettre dans l’embarras. C’est une habitude à prendre. Prenez votre temps pour répondre et si besoin, demandez à réfléchir. Il s’agit aussi que votre entourage apprenne à respecter vos choix et par conséquent vous respecter.

Bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès contraire et dire non tout le temps et à tout le monde. Le but à atteindre est de trouver un équilibre pour être heureux sans laisser les autres profiter de vous.

Alors osez dire « non » !