Les non-dits des secrets de famille

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Dans certaines familles, cette maxime s’applique et se perpétue. Parfois pour cacher l’insurmontable, des expériences douloureuses, humiliantes et/ou traumatisantes, parfois pour protéger ceux qu’on aime, parfois par peur du « qu’en dira-t-on ». La honte est inscrite, ancrée profondément et malgré tous les efforts pour dissimuler la vérité, elle surgit, elle s’insinue, elle s’infiltre et se transmet de générations en générations.

Ces secrets, qu’ils soient anodins ou considérables, provoquent des dégâts parfois irréversibles sur le bien-être et la construction de l’enfant. Les conséquences sont parfois fâcheuses. Ce qui est passé sous silence a des répercussions sur leurs vies. Les enfants absorbent, digèrent et analysent avec leurs propres compréhensions, sensations, émotions. Combien de parents se cachent derrière la volonté de protéger un enfant d’un secret de famille, parce qu’ils sont convaincus que leurs enfants ne sont pas en âge de le comprendre et « la vie continue ». Les parents n’imaginent pas combien, ces enfants s’approprient, à leurs manières, ce qui n’est pas dit. A leur insu, ils imaginent, construisent leurs propres réalités autour ce qu’ils comprennent de ce silence, préfèrent combler une lacune plutôt que de laisser de la place au vide. Ils finissent par s’empoisonner, créer des peurs et souffrir dans l’unique but de se protéger eux-même de ce non-dit.

Et pourtant l’inconscient est là… il observe, ressent, analyse et toutes ces suppositions, toutes ces interprétations construites sur le mensonge, occasionnent des dysfonctionnements et des désordres, parfois même des somatisations.

Il est nécessaire de parler, de raconter, d’expliquer à vos enfants, en les dégageant de toutes responsabilités, tout ce qui relève du secret de famille pour que le scénario ne se répète pas, pour qu’un enfant ne se sente pas trahi d’avoir été dupé, pour qu’il puisse se construire sur des bases saines. Pour cela, il ne faut pas tarder et choisir le bon moment, les bons mots, les bonnes images et ainsi lui permettre d’envisager son avenir avec sérénité.