Le mot « deuil » vient du latin « douleur ». Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Dire à une personne qu’il est temps qu’elle « fasse son deuil », est une façon très mal maladroite d’essayer de convaincre cette même personne d’arrêter d’avoir mal comme par magie ! Comme si on lui demandait un renoncement, un effacement instananée de sa douleur d’un coup de baguette. Difficile !
Le deuil, « c’est la perte d’une personne, d’un objet, d’une valeur ou d’un changement dans l’état de santé auxquels la personne est fortement attachée, provoque des réactions physiques, psychologiques , affectives, comportementales et sociales. » (EFC-MHD)
Elle englobe un bon nombre de situations mais respecte souvent les mêmes étapes :
Ces phases ont une durée variable qui peuvent aller de quelques heures à plusieurs années. L’ordre de ces différentes étapes peut également varier. On ne peut pas accélérer ni même sauter une étape.
Lorsqu’il s’agit d’un décès, il nous est plus facile de l’identifier et de comprendre que nous sommes bel et bien dans cette dynamique fluctuante. C’est plus délicat lorsque nous sommes confrontés à une séparation, une rupture affective. Et pourtant le schéma est similaire et il s’agit bien d’une phase de deuil. Notre inconscient lui ne s’y trompe jamais, il met en place immédiatement un mécanisme de défense pour se protéger de l’inacceptable comme le déni, l’isolement, ou l’agressivité, par exemple. Quelque soit le symptôme ou l’absence de symptôme, cela peut-être le lien qui nous permet de continuer à donner vie, inconsciemment, à l’objet du deuil. Un lien comme un attachement imaginaire qui perdure dans le temps. Même si l’absence fait souffrir, même si le vide s’installe et même si c’est inacceptable, cela reste une manière de continuer à faire vivre l’objet disparu.
Il n’existe aucun remède miracle, ni recette magique pour traverser cette période douloureuse et tout le monde n’aura pas les mêmes besoins. Chacun évoluera à son rythme dans cette courbe. L’important est d’arriver au bout de ce long processus intérieur sans encombre, si possible en ayant la possibilité de s’exprimer, auprès d’un proche ou d’un professionnel. Alors surtout, n’hésitez jamais à demander de l’aide.