Se lancer dans un processus thérapeutique est un acte de courage et d’auto-bienveillance. Cependant, trouver le bon professionnel peut parfois ressembler à chercher une aiguille dans une botte de foin. Le succès de la démarche repose énormément sur la qualité de l’alliance thérapeutique.
Voici 10 conseils pratiques pour vous aider à faire un choix éclairé et constructif.
1. Définissez vos besoins et le cadre
Avant de commencer, demandez-vous : « Qu’est-ce que je cherche exactement ? »
L’approche : avez-vous besoin d’une thérapie centrée sur l’analyse de votre passé (psychodynamique), ou plutôt orientée vers la solution et le changement rapide (tcc, hypnose, pnl) ? Une approche comme l’emdr, par exemple, est très spécifique pour le traitement des traumatismes.
Le titre : attention aux appellations ! Un psychologue a fait 5 ans d’université. Un psychiatre est médecin et peut prescrire des médicaments. Un psychothérapeute est un titre réglementé depuis 2010. Un praticien en hypnose ou coach de vie propose des approches de soutien et de changement qui ne sont pas basées sur un diagnostic médical. Aussi, dans ce cas, est-il utile de choisir un thérapeute professionnel de santé.
2. Vérifiez les qualifications et l’éthique
La confiance est primordiale. N’hésitez jamais à demander des informations sur le parcours du praticien.
Formations : Où la personne a-t-elle été formée ? Pour les professions réglementées, vérifiez l’inscription auprès des autorités compétentes.
Déontologie : Le thérapeute adhère-t-il à un code de déontologie ? Les bons professionnels sont supervisés régulièrement et continuent de se former.
3. L’alliance thérapeutique : le facteur clé
Plusieurs études montrent que le facteur le plus prédictif de succès thérapeutique n’est pas l’approche, mais la qualité de la relation entre vous et le thérapeute. C’est le fameux « feeling ».
Êtes-vous à l’aise ? Vous sentez-vous écouté sans jugement ? Votre thérapeute doit être une figure de soutien et non de jugement.
Passez un entretien initial. Beaucoup de praticiens proposent un court entretien téléphonique gratuit pour vérifier si le contact passe. Saisissez cette opportunité.
4. Posez des questions sur sa méthode de travail
Un bon thérapeute doit pouvoir expliquer simplement comment il travaille, même si le processus reste complexe.
Transparence : demandez : « Comment se déroule une séance type ? » ou « Quel est votre objectif principal avec moi ? »
Cadre : le thérapeute doit fixer un cadre clair (durée des séances, fréquence, tarifs, politique d’annulation).
5. Évaluez la neutralité
Votre thérapeute n’est pas votre ami, et c’est important. L’objectif est qu’il vous aide à progresser, pas qu’il valide toutes vos pensées.
Évitez les conseils directs : Un bon thérapeute pose des questions et vous aide à trouver vos solutions. Il doit vous guider, non vous dire quoi faire.
Respect des limites : Il doit respecter vos limites et ne jamais vous placer dans une situation inconfortable ou de dépendance.
6. Prenez en compte l’expérience spécifique
Si vous avez une problématique très précise (toc, phobie spécifique, deuil…), cherchez un thérapeute qui a de l’expérience dans ce domaine.
Un professionnel spécialisé en anxiété sera souvent plus efficace pour ce type de trouble qu’un généraliste. Par exemple, si vous cherchez à changer des comportements spécifiques, une approche comme la PNL peut être très pertinente.
7. Le coût et le remboursement
Soyez réaliste concernant le budget, car la thérapie est un investissement.
Remboursement : en france, les psychologues ne sont remboursés que sous certaines conditions (monpsy), ou via certaines mutuelles. Les psychiatres sont remboursés par l’assurance maladie.
Tarifs : Les tarifs varient énormément selon la région et le type de thérapie. Discutez-en ouvertement dès le premier contact pour éviter les surprises.
8. L’accessibilité géographique et logistique
Même si la téléconsultation est de plus en plus courante, la régularité est la clé.
Distance : Si vous devez vous déplacer, le trajet est-il raisonnable ? Un trajet trop long peut devenir une source d’abandon.
Disponibilité : Les créneaux horaires correspondent-ils à votre emploi du temps ?
9. Le temps et la pression
Méfiez-vous des promesses de guérison instantanée. Le changement demande du temps et de l’effort personnel.
Thérapies brèves : elles sont rapides, mais pas magiques. Je suis hypnothérapeute (et aussi infirmier) je vous accompagne vers l’autonomie, mais cela reste un travail actif.
Thérapies longues : Elles peuvent être très enrichissantes, mais assurez-vous de voir des progrès réguliers, même minimes.
10. Faites confiance à votre intuition
Après avoir vérifié tous les critères rationnels, le dernier filtre, c’est vous.
Le signal intérieur : Si votre instinct vous dit que ce n’est pas la bonne personne, même si elle a des diplômes impressionnants, écoutez-vous. Vous avez le droit d’essayer plusieurs thérapeutes avant de trouver le bon.
Le mot de la fin
Choisir un thérapeute est une démarche active, pas passive. Vous êtes le client, vous êtes l’acteur principal de votre changement. Prenez votre temps, posez des questions, et ayez l’audace de chercher le meilleur allié pour votre santé mentale et émotionnelle. Le bon thérapeute est celui qui vous aide à devenir votre propre thérapeute !