La culpabilité, au même titre que la joie et la colère, est un sentiment profond partagé par tous. Il s’agit donc d’un sentiment tout à fait naturel, signe d’une bonne santé psychologique. Elle fait référence à des principes moraux que nous avons acquis dès notre plus tendre enfance. La petite voix de notre enfant intérieur qui se conforme à celle de l’adulte. Elle fait partie de notre construction.
C’est une expérience assez désagréable qui provoque des tensions, une honte ou une anxiété. Mais c’est avant tout un signal d’alarme, comme la température qui nous indique une infection. Elle nous permet de nous rendre compte que nous avons mal agi, ou transgressé nos propres valeurs. Elle attire notre attention sur un malaise intérieur, qui nous enseigne qu’il ne faut pas reproduire une telle situation. Dans ces circonstances, la culpabilité n’est donc pas un ennemi à combattre.
Pourtant, au quotidien, la culpabilité peut devenir un véritable handicap qui nous empêche d’avancer comme pour le souhaiterions. Créant des angoisses inutiles, des manières de se comporter qui conduisent parfois à l’échec, à des symptômes psychosomatiques ou à ce besoin de s’oublier pour penser d’abord aux autres.
Cette culpabilité s’installe parfois à mauvais escient. L’inconscient, qui travaille toujours dans la bienveillance, se perd devant des situations qui lui sont mal expliquées. Je prends l’exemple d’une personne victime d’une agression ou d’un traumatisme et qui, souvent, ressent, fortement, cette sensation de culpabilité. On entend alors notre critique intérieur réagir : « pourquoi n’ai-je pas réagi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que ça m’arrive ? Je suis sûrement forcément fautif !… ».
Dans ces situations, nous devenons notre propre bourreau. L’acte malveillant que nous avons subi, s’efface, ou se place en second plan, devant notre culpabilité. Elle nous paralyse à nouveau.
C’est à ce moment qu’il est important de réécouter nos voix intérieures, de les confronter pour comprendre que, dans ces circonstances, il est bien utile de faire taire sa culpabilité pour s’accorder son propre pardon.